La poubelle : histoire d’un mobilier urbain essentiel

La poubelle : histoire d’un mobilier urbain essentielL’histoire de la poubelle publique, tout comme celle du mobilier urbain, est en définitive relativement récente en France. Jusqu’au XVIIIe siècle, nos ancêtres se soucient peu du devenir de leurs excréments ou de ceux des animaux. Sans autre alternative, ils les retiennent dans des fosses situées sous leurs maisons qui sont vidangées une fois pleines et dont le contenu est transporté à l’extérieur de la ville.

 

Peu d’hygiène, beaucoup de maladie

La rue est une décharge publique. Les pots de chambre sont vidés par la fenêtre, la population fait ses besoins sur la voirie et un ruisseau coule continuellement au milieu de la chaussée. Lors de grosses pluies, il faut parfois traverser la rue à l’aide d’une passerelle installée pour l’occasion.

 

En 1372 il devient obligatoire de crier « Gare à l’eau » trois fois avant de jeter ses déchets par la fenêtre !

 

Au XIXe, les réseaux d’eau potable et de tout-à-l’égout apparaissent peu à peu et des égoutiers enlèvent les boues. Les voies sont aménagées pour être nettoyées et le ruisseau central est rejeté sur les côtés de la chaussée. C’est la naissance des premiers caniveaux.

 

La poubelle : histoire d’un mobilier urbain essentiel1870, Louis Pasteur démontre le lien entre hygiène et santé

Sur les recommandations de Louis Pasteur qui démontre en 1870 le lien qui existe entre une mauvaise hygiène et l’apparition de maladies, le préfet parisien Eugène-René Poubelle signe en 1884, un décret relatif à l’enlèvement des ordures ménagères. Ainsi, chaque logement doit être équipé d’un récipient muni d’un couvercle spécialement destiné à recevoir les détritus. Il est ensuite disposé devant la porte de l’habitation pour être ramassé par les services municipaux.

À cette époque, Paris montre l’exemple en disposant de centres de traitement de déchets comme celui de Saint-Ouen notamment. 
Les déchets ou « gadoues » sont amenés dans des tombereaux (voiture en tôle tirée par des chevaux) puis vidés dans une fosse.

Les détritus destinés à l’agriculture sont ensuite triés, broyés et transformés. Ce qui est inutilisable est détruit dans des fours qui fournissent par la même occasion de la vapeur et de l’électricité.

 

Les premières usines de traitement des déchets

En 1907, il existe quatre usines en France qui traitent les déchets de Paris (Romainville – Issy- Ivry- Saint Ouen) appelées « usines de broyage et d’incinération ».

Si la collecte municipale des déchets ménagers se développe doucement dès la fin du XIXe siècle dans les grandes villes, avec l’apparition notamment de poubelles publiques et de matériels de voiries, elle reste pratiquement inexistante dans les communes rurales. La gestion des déchets n’est pas réglementée, c’est pourquoi chaque commune s’organise comme elle peut.

 

L’avènement du tri sélectif

En France, la première grande loi-cadre qui oblige les communes à collecter et éliminer les déchets des ménages date de 1975.
 Elle est remplacée en 1992 par la loi Royal qui définit de nouvelles règles pour la gestion des déchets et interdit la mise en décharge systématique. Le tri sélectif est né, accompagnant une prise de conscience collective sur les problématiques environnementales naissantes, les nouveaux enjeux pour le mobilier urbain et l’aménagement des villes.

 

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