Deux jardinières rouges qui habillent des urinoirs secs sous forme de bacs, appelées uritrottoirs, contenant de la sciure, des copeaux ou de la paille viennent d’apparaître gare de Lyon, à Paris. On doit leur conception à Faltazi, agence de design nantaise spécialisée dans l’économie circulaire.
Le choix des toilettes sèches permet de les installer sans raccordement. Les deux modèles — cinq cents pipis pour le grand, deux cent cinquante pour le petit — sont camouflés en jardinières, car « les riverains ne veulent pas de dispositif ressemblant à un urinoir, dit Victor Massip de Faltazi. Nous avons donc préféré donner à l’objet un langage visuel de mobilier urbain, qui contribue à embellir l’endroit où on le pose. » En aluminium, l’Uritrottoir est fabriqué à Saint-Nazaire par des chaudronniers travaillant pour la construction navale. La peinture rouge est une demande de la SNCF. (Voir aussi : Mobilier urbain et respect de l’environnement).
Uritrottoir : le compost est réorienté vers de l’agriculture d’ornement
« On nous pose quatre questions récurrentes, énumère Laurent Lebot de Faltazi. Et les femmes ? Et l’odeur ? Et la pudeur ? Et le traitement ? Pour les femmes, nous sommes une petite agence de design et nous n’avions pas les moyens de développer une cabine. Mais nous savons que l’arrosage provient à 80 % des hommes. Sur l’exhibitionnisme, nous répondons : ce ne sera pas pire qu’avant. Ensuite, sur les odeurs, l’azote des urines associé au carbone des matières végétales freine la production d’ammoniac. Enfin, le compost, une fois collecté, est réorienté vers de l’agriculture d’ornement et non d’alimentation. » Le service de collecte est assuré par Les Gandousiers, une entreprise qui gère un parc de toilettes sèches à Paris, et qui recyclera en engrais l’azote et le phosphore contenus dans les urines.
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